SANDY ISLAND ou l'île SABLE
L'île qui n'existe pas
Eh oui, Sandy Island, ou l'île Sable, est visible, ou plutôt était visible il n'y a pas longtemps encore, sur Google Earth ! Elle figurait même sur le Times Atlas of the World et sur les cartes marines américaines et britanniques. Et elle mesurait 25 km de long. En revanche, elle est absente des cartes marines du service hydrographique et océanographique de la marine française (SHOM) depuis 1979, quand une mission de reconnaissance de l'aviation navale française conclut à son inexistence. En effet, l'île Sandy ou Sable, selon les appellations, censée se situer quelque part entre l'Australie et la Nouvelle Calédonie, dans le Pacifique sud, s'avère n'être qu'un mirage. C'est en tout cas ce qu'a indiqué une équipe de scientifiques australiens partis à la recherche de cette masse terrestre. "Nous voulions vérifier. Or les relevés indiquaient à cet endroit une profondeur de 1400 mètres, soit une très grande profondeur", a déclaré Maria Seton, professeur de Géologie à l'Université de Sydney, qui faisait partie de l'équipe. "On est vraiment étonné, c'est très bizarre", a-t-elle avoué.
Mais regardez à nouveau cette photo satellite de Google Earth. A l'emplacement de l'île, sous l'eau, on voit une colline ovale, très régulière, immense : à l'évidence, on reconnaît un vaisseau extraterrestre qui s'est crashé là au siècle dernier, et que certains ont aperçu avant qu'il ne disparaisse complètement. Les scientifiques doivent le savoir, mais on nous cache la vérité, c'est sûr !
Allez quand même faire un tour sur Google Earth, l'île n'est plus clairement indiquée depuis 2013, sauf si vous demandez les prises de vues en archives ; et puis des plaisantins continuent à déposer des photos très "Atlantide" dans cette zone. On rêve...
Après avoir lu cette page, Arlette Girault-Fruet m'a envoyé ce qu'elle écrivait sur cette île mystérieuse :
"Et quelle conclusion émettre pour l'île de Sable, qui se trouvait l'an dernier encore dans la mer de Corail à mi-chemin entre la Nouvelle-Calédonie et l'Australie?
Cook l'indique sur sa carte en 1774, elle est signalée par le baleinier Velocity en 1876. Elle était censée mesurer vingt-cinq kilomètres de long sur cinq de large. La carte du monde éditée par Michelin la représente, bien visible, sorte d'avant-poste à l'ouest de la Nouvelle-Calédonie.
Mais l'équipe de scientifiques australiens qui a cherché à la localiser en novembre 2012 ne l'a pas retrouvée - "the ocean floor actually didn't ever get shallower than 1 300 meters below the wave base" - à l'emplacement qui aurait dû être le sien. L'île a été aussitôt retirée des cartes, celles de Google et de la National Geographic Society par exemple.
Y a-t-il eu confusion à l'origine avec les îles Chesterfield situées un peu à l'Ouest ? Les géographes embarrassés invoquent l'erreur humaine, étrangement reportée de carte en carte depuis deux siècles. D'autres pensent que le monde ne cesse d'évoluer et que suivre le rythme de ces changements est précisément le rôle des cartographes. D'autres essaient de comprendre comment l'île qui n'existe pas peut apparaître sur une prise de vue apparemment effectuée par un satellite, si la forme sombre qui y figure est bien une île, (les imaginations se sont enflammées, certains y ont reconnu un porte-avion...), si le cartographe n'a pas essayé de faire correspondre les données numériques récentes, sur lesquelles l'île était absente, avec les cartes anciennes des navigateurs en ajoutant le relief manquant, ce qui expliquerait l'étrangeté des contours.
En définitive, les représentations mentales n'ont pas changé autant qu'on aurait pu croire. Les hommes qui regardent une silhouette d'île se dessiner à fleur d'eau se posent toujours les mêmes questions - celles que se posent dès le XVIe siècle équipages et passagers lorsqu'ils scrutent la mer, et que toute ombre entrevue peut donner sa chance à l'île intérieure, exigeante, aux contours fondus, qui les habite avec tant de constance."