L'île TRISTAN
L'île de Tristan et Yseult
L'île Tristan est une petite île bretonne, située dans la baie de Douarnenez, face au Port-Rhu. Propriété de la famille du poète Jean Richepin depuis 1911, elle a été rachetée par le Conservatoire du Littoral pour être préservée.
On y accède à pied uniquement quand les heures et le coefficient des marées le permettent.
Elle est à environ 200 mètres de la côte, face au port et à la ville de Douarnenez, dont elle dépend administrativement. D'une superficie d'environ 6 hectares, elle mesure 450 m de long sur 250 m de large. La présence d'eau douce explique une occupation humaine constante depuis la Préhistoire. La végétation y est maigre aux endroits les plus exposés au vent (lande avec des bruyères et des fougères), mais le sud de l'île abrite un verger d'arbres fruitiers.
Tristan et Yseult
Une légende de la mythologie celtique bretonne raconte les célèbres amours de Tristan, neveu de Marc'h le roi de Cornouaille, tombé amoureux d'Iseult, la fiancée de ce dernier, et qui dut se cacher toute sa vie pour fuir la colère royale et vivre sa passion avec sa belle, selon certaines versions. L'île, selon la légende, abriterait leur tombe dissimulée sous deux arbres enlacés.
Selon une autre légende, l'île Tristan serait la partie émergée de la légendaire cité d'Ys.
Il y a tout lieu de penser qu'un oppidum gaulois a existé sur le site.
L'île Saint Tutuarn, puis Trestain, puis Trestan, puis Tristan
Il faut attendre 1118 pour trouver un nom à l'île, l'île St Tutuarn. La première supposition de l'origine du nom serait liée à un ermite du nom de l'île qui s'y serait installé au VIIIe siècle. Cependant la plus probable serait la suivante : ce serait une déformation du nom de saint Tugdual (ou Tudy), Tutual étant sa forme ancienne en vieux breton. Ce nom apparaît du XIIe au XIVe siècles avant que l'île « Trestain » puis « Trestan » vienne le remplacer dans les écrits.
La Fontenelle le pirate
En 1595, Guy Éder de La Fontenelle attaque l'île Tristan, et fait de l'île, rebaptisée par le nouvel occupant du lieu « île Guyon », son repaire. Il y établit le quartier principal d'une garnison de 700 à 800 hommes, afin de mener ses raids dévastateurs dans la région, possédant même une flotte de 6 à 10 bateaux de guerre. Il pille Douarnenez : « les habitants du bourg furent dépouillés de tout ce qu'avaient épargné les soldats de Jacques de Guengat. Le bourg, voisin inutile ou dangereux, fut détruit et les matériaux des maisons servirent à fortifier l’île Tristan. Il établit dans la garnison, sinon une exacte discipline, du moins une étroite subordination ; quelques-uns de ses hommes s'étant mêlés de conspirer, La Fontenelle les fit pendre et noyer ».
Douarnenez, en breton c'est "Douar an enez", la "terre de l'île" : eh oui, la ville dépendait de l'île, et non pas l'inverse !
Il y eut plus tard des fortifications, puis un prieuré, puis des petits fortins, puis quelques maisons.
Et c’est ainsi qu’une tante de mon père y installa sa petite conserverie de sardines, à l’époque où l’industrie de la sardine était florissante à Douarnenez et avait permis la création de centaines de petites conserveries. La grande crise de la sardine au début du XXème siècle mit fin à cette richesse.
Ll'Ile Tristan a retrouvé sa tranquillité. Aujourd'hui son accès est réglementé, mais vous pouvez la visiter en vous
adressant à la mairie de Douarnenez. Belle balade !